Effet du réchauffement climatique sur la température estivale et les populations piscicoles des rivières du département de Saône-et-Loire (2024)

Le réchauffement climatique n’est pas sans incidence sur la ressource en eau avec une tendance à la diminution des quantités et un réchauffement non négligeable des eaux de surfaces.

La réduction des débits et le réchauffement des eaux ont bien évidemment une incidence forte sur les communautés animales et végétales qui peuplement nos rivières, nos lacs et nos étangs.

Mise en place d’un réseau de suivi :

Pour mieux appréhender les effets du réchauffement climatique sur la température des milieux aquatiques du département, la Fédération de Saône-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a mis en place un réseau pérenne de mesure de la température des eaux des rivières et plans d’eau. Mis en place à partir des années 2018 – 2019, le réseau compte actuellement 35 stations et s’enrichit annuellement de nouvelles stations.

Mise en place d’une sonde thermique

Un réchauffement généralisé des eaux du département :

Sur la période 2018-2023

  • 46 % des stations de notre réseau connaissent des pics de chaleurs réguliers et importants (24 à 28°C),
  • 23% des stations de notre réseau connaissent des pics de chaleurs extrêmes réguliers (28 à 32°C),
  • 29% des stations de notre réseau présentent une sensibilité très forte au réchauffement climatique,
  • 31% des stations de notre réseau présentent une sensibilité importante au réchauffement climatique.

Des effets sur les poissons

La température est aussi un élément prépondérant de la répartition des espèces piscicoles. Elle est un paramètre d’autant plus important que les poissons sont des poïkilothermes. Ils ne régulent pas leur température interne qui dépend donc dans la température de l’eau dans laquelle ils se trouvent. Cette caractéristique affecte profondément la biologie des poissons.

Chaque espèce et chaque stade de développement (œufs, larves, juvéniles, adultes) possèdent un optimum thermique propre (Cf Annexe 9).

Lorsque les températures de l’eau s’éloignent de la température optimale d’une espèce, des perturbations moléculaires au niveau des protéines, des lipides et des acides nucléiques apparaissent. Ces perturbations sont susceptibles d’altérer le fonctionnement physiologique de l’organisme, et pour finir entrainer la mort du poisson.

A l’échelle du globe, on trouve des poissons dans la gamme comprise entre 0°C et 40°C.

Dans le cas de notre département, on peut distinguer :

  • Les espèces d’eau froide tempérée (<19°C) dont la truite commune et le chabot (<17°C) font partie,
  • Les espèces d’eau tempérée chaude (18 -27°C) dont les cyprinidés (chevesne, barbeau fluviatile, carpe) et le brochet font partie,
  • Les espèces d’eau chaude (>28°C) dont le black-bass, le sandre et le silure font notamment partie.

Une situation inquiétante pour la truite commune

Dans le contexte de réchauffement climatique, la situation est inquiétante pour la truite commune, où 65% des stations de suivi en milieu salmonicole connaissent un régime thermique défavorable au bon développement de l’espèce.

Truitelle
Truitelle

Une situation peu rassurante pour le brochet

Pour le brochet, la situation est aussi préoccupante sur ces milieux de prédilections : plans d’eau et grandes rivières de plaine. La Saône, la Seille, le Doubs l’Arroux, l’Arconce et la Bourbince aval connaissent des régimes thermiques trop élevés l’été pour le bon développement de l’espèce.

Brochet

Pour en savoir plus, voici en téléchargement :

Le rapport d’étude :

https://www.peche-saone-et-loire.fr/wp-content/uploads/2024/03/Synthese_suivi_thermique_departemental_2018_2023.pdf

Le recueil de fiches synthétiques par station et par année:

https://www.peche-saone-et-loire.fr/wp-content/uploads/2024/03/Atlas_chroniques_thermie_resultats_FD71_2018_2023_VF.pdf