A la différence des deux dernières années, la fin de l’hiver et le printemps 2013 ont été marquées par des cumuls de précipitations importants qui ont eu pour conséquences des niveaux d’eau importants pour les cours d’eau. Si cette situation a le plus souvent éloigné les pêcheurs des cours d’eau, il n’en reste pas moins qu’elle a plutôt été favorable pour la faune piscicole et notamment pour le brochet. Espèce emblématique de nos cours d’eau, le brochet a en effet besoin de conditions très particulières pour se reproduire : cette espèce se reproduit à la fin de l’hiver (février mars) sur les prairies inondées, là où la végétation herbacée est la plus abondante. Il doit ainsi effectuer une migration vers le lit majeur des cours d’eau (les zones inondables).
Avec les niveaux d’eau importants cette année, le brochet a donc eu des conditions idéales pour accéder aux frayères, puis les oeufs sont restés suffisamment longtemps inondés pour éclore. Les températures froides de la fin de l’hiver et du début du printemps ont cependant probablement retardé la période reproduction d’un mois à 1 mois1/2 (elle s’est probablement déroulée au mois de mars ou d’avril).
Comme annoncé il y a quelques semaines dans cette rubrique, la fédération de pêche réalise chaque année, avec l’appui financier des agences de l’eau et de la Fédération Nationale de la Pêche, un suivi des zones de frayère par pêche électrique pour vérifier si la reproduction du brochet s’est bien déroulée.
Cette année 18 sites ont fait l’objet d’un suivi, dont 6 sites sur le Solnan dans le cadre d’une étude spécifique des zones de frayères sur ce cours d’eau. Les résultats sont intéressants puisque la reproduction a pu être constatée sur 7 sites : 2 sites situés dans le lit majeur de la Saône (zone humide du port d’Ormes, frayère du Paquier à Gigny-sur-Saône), 2 sur le Solnan (le bief de la Motte à Ste Croix et bras mort des Prés Davaut à Louhans), 2 sur l’Arroux (bras mort des Platières à Igornay et frayère des Chaintrés à Etang sur Arroux) et 1 sur la Seille (le Bief colas à Jouvençon)
Sur 11 sites, aucun alevin n’a été observé mais bon nombre d’entre eux présentent de faibles potentialités pour la reproduction du brochet ou présentent des dysfonctionnements importants. Certains de ces sites devraient d’ailleurs être aménagés prochainement (zone humide du Pré des Saules à Cuisery sur la Seille, bras mort du Pont Rouge à la Genete sur la Sane, frayère de la Culée à Sainte-Croix sur le Solnan).
A noter l’absence étonnante depuis 3 ans de brochetons sur la Corne de Vachon à La Truchère, site aménagé récemment et qui semble pourtant très favorable à l’espèce.
Au final, le bilan du suivi a montré que la reproduction du brochet semble s’être bien déroulée en 2013, notamment grâce à des conditions hydrologiques particulièrement favorables.