Tous les ans, les services de Voies Navigables de France, organisme public de gestion du domaine public fluvial, organisent le chômage des canaux partout en France. La période dite de « chômage » correspond au moment durant lequel l’activité de plaisance et de transport est ralentie ce qui permet à VNF de pratiquer des travaux d’entretien et de restauration des ouvrages (biefs, écluses, vannages…). Pour le département de Saône-et-Loire, c’est le Canal du Centre (et le Canal Latéral à la Loire au niveau du pont Canal à Digoin), qui relie le bassin versant de la Saône au bassin versant de la Loire qui est concerné.
Selon les années, certains biefs sont « vidangés » tandis que d’autres restent en eau. Une fois vidangé, il subsiste des endroits où l’eau ne parvient pas à s’évacuer. Ces secteurs sont principalement situés à proximité des ouvrages tels que les ponts ou encore les écluses. Comme il reste peu d’eau, les poissons qui n’auraient pas profité de l’ouverture des vannes pour se déplacer restent piégés.
A la demande de VNF, la Fédération de Pêche intervient afin d’effectuer une pêche de sauvetage qui permet de soustraire les poissons piégés et de les déplacer dans les biefs qui restent en eaux. Ces sauvetages sont réalisés grâce à la méthode de pêche à l’électricité.
L’opération se répète dès que nécessaire. L’ensemble des écluses et des « poches d’eau » sous les ponts sont ainsi pêchées afin de sauver le poisson sur les biefs vidangés.
Si un bief en eau se trouve à proximité du point de pêche, alors le poisson est immédiatement transporté et relâché. Si le bief en eau est éloigné alors le poisson est stocké sur le camion dans des cuves oxygénées et relâché dans le bief le plus proche une fois la pêche terminée.
Cette année les biefs qui ont été vidangés se trouvaient sur les communes de Chagny, Rully, Volesvres, Paray-le-monial et Digoin. En tout ce sont 11 écluses qui étaient concernées ainsi que 4 ponts. La quantité de poissons ainsi déplacés est estimée à plus de 3 tonnes parmi lesquels on retrouve principalement de la brème, du gardon, de l’ablette, de la carpe, du sandre et du blackbass.
Dès la remise en eau des biefs et les ouvertures de portes d’écluses, nul doute que les poissons sauront rejoindre ou « coloniser » les biefs remis en eau.
Ces opérations de sauvetage sont mises en place afin de ne pas laisser le poisson prisonnier et lui permettre de survivre. Malheureusement sur l’ensemble des biefs vidangés, il subsiste parfois des « poches d’eau » envasées qui sont difficilement accessibles et pour lesquelles un sauvetage sans mettre les opérateurs en danger n’est pas possible…
La Fédération tient à remercier les collègues et stagiaires de la Fédération de Pêche de Côte d’Or pour le coup de main, ainsi que l’ensemble des bénévoles d’AAPPMA qui étaient sur place pour aider.