Le Rançon est un petit cours d’eau salmonicole abritant plusieurs espèces d’intérêt patrimonial et/ou halieutique comme la truite fario et l’écrevisse à pieds blancs. Son bassin-versant a été largement aménagé pour permettre l’alimentation en eau (eau potable et usage industriel) de la ville du Creusot : plusieurs plans d’eau jouant le rôle de réservoir d’eau ont été créés ainsi que 5 prises d’eau directes sur cours : 1 sur le Rançon et 4 sur des affluents. Ces aménagements perturbent les communautés aquatiques des cours d’eau de ce bassin : obstacle à la continuité écologique, modification du régime thermique des cours d’eau, diminution et régulation des débits, …
Une étude a été lancée en 2016 pour tenter d’étudier l’impact des prises d’eau sur la faune piscicole et le macrobenthos et proposer des actions pour limiter l’impact de ces prises d’eau. Cette étude a été réalisée sur 3 prises d’eau du bassin du Rançon : une prise d’eau située sur le Rançon à Pont d’Ajoux à Marmagne, une prise d’eau implantée sur le ruisseau des Vernes de Lyre à Broye et une troisième sur le ruisseau de Bière à Broye. 3 stations par prise d’eau seront étudiées : 1 en amont de la prise d’eau, 1 en aval immédiat et 1 un peu plus en aval.
L’étude a inclut les points suivants :
Suivi de certains paramètres physico-chimiques,
Suivi de la thermie estivale des cours d’eau,
Etude de la qualité physique des cours d’eau à l’échelle du Tronçon (Méthode Tronçon) et à l’échelle de la station (méthode IAM)
Etude de l’impact des prises d’eau sur les compartiments biologiques :
– Inventaires piscicoles : 9 stations,
– Etude du macrobenthos (MAG 20),
Evaluation du débit minimum biologique par l’application de la méthode estimhab.
Cette étude a montré que de nombreux obstacles difficilement franchissables (dus notamment à une forte pente), ou infranchissables (dus aux captages en eux-mêmes), associés à la réduction drastique des débits, pénalisent localement la diversité habitationnelle en modifiant l’équilibre morphodynamique et l’attractivité des cours d’eau. En guise de conséquences, les peuplements piscicoles et macrobenthiques se révèlent être fortement dégradés.
A l’issue de cette étude, un nouvel aménagement des captages permettant la restitution immédiate de l’eau non prélevée à la rivière a été proposé sur certaines prises d’eau. Et accompagné de l’installation de passes à poissons et/ou d’une rivière de contournement si le débit après ces changements le permet, pouvant rétablir une continuité écologique. De même, cette étude a permis d’apporter de nouveaux éléments pour réviser la valeur de débit minimum biologique sur la prise d’eau du Pont d’Ajoux à Marmagne.