Dans le cadre de la fin de Contrat des Rivières du Chalonnais, une étude piscicole et astacicole a été réalisée dans le bassin versant de la Corne en 2019. L’objectif était de comparer les résultats à ceux obtenus en 2011, avant le lancement du Contrat de rivières, afin d’évaluer l’impact des actions mises en œuvre. De même, la campagne d’analyse physico-chimique, mise en œuvre en juillet 2019, a mis en évidence une qualité d’eau dégradée sur la plupart des stations d’inventaire piscicole. Par exemple, les concentrations en phosphate total étaient déclassantes sur 10 des 13 stations d’inventaires piscicoles. Les teneurs en nitrites étaient aussi pénalisantes pour la truite fario sur 6 stations d’inventaire piscicole. Enfin, les teneurs en oxygène étaient sur certains cours d’eau trop basses et même catastrophiques sur la Thalie à St-Rémy (Thalie 4). La qualité de l’eau mesurée sur les 2 stations d’inventaire astacicole, situées sur des petits ruisseaux proches de sources, est logiquement de bien meilleure qualité.
Les inventaires piscicoles réalisés dans le bassin de la Corne ont montré que les peuplements étaient globalement dégradés. Le calcul de l’I.P.R. indique ainsi que 5 des stations étudiées ont une qualité mauvaise, 6 une qualité médiocre, 1 une qualité moyenne et seulement 1 une bonne qualité. Aucune station n’a un peuplement piscicole jugé comme étant d’excellente qualité. Ainsi, les zones amont du bassin versant, doivent faire face à une raréfaction ou à une disparition des espèces inféodées à ce type de milieu : truite fario, chabot, lamproie de planer et vairon. Les zones médianes et aval souffrent quant à elles de la disparition des espèces rhéophiles et sensibles : vandoise, barbeau fluviatile, hotu, spirlin, … A contrario, les espèces thermophiles, limnophiles, omnivores ou tolérantes (chevaine, goujon, gardon, brèmes, poisson-chat, perche soleil, etc…) ont des populations jugées souvent trop abondantes pour ce type de cours d’eau. Le constat sur l’état des peuplements piscicoles est tout à fait similaire à celui réalisé en 2011.
Par ailleurs, 4 populations d’écrevisses à pieds blancs avaient été recensées en 2011. Ces populations, relictuelles, étaient réfugiées en tête de bassin près des sources, dans les rares secteurs préservés des pollutions. En 2019, les inventaires réalisés ont montré que la population implantée sur la Giroux à Charrecey (bassin de la Thalie) avait totalement disparue, et que celle implantée sur le Couramble à Bissey-sous-Cruchaud (bassin de la Corne) avait quasiment disparue elle aussi. Dans ces 2 cas, la disparition des populations était liée à l’assec de ces petits cours d’eau de tête de bassin. Sur le ruisseau de Jambles et sur l’Orbize, les populations étaient toujours en place avec même une légère extension de la population d’écrevisses vers l’aval pour l’Orbize.
Cette étude a enfin permis de faire le point sur le bénéfice des actions mises en œuvre dans le cadre du Contrat des rivières du Chalonnais. Le nombre d’actions réalisées au cours de ce contrat ayant été trop faibles, les quelques actions mises en œuvre ont pu avoir un effet bénéfique local, mais n’ont pas permis d’engendrer un effet positif plus global observable au niveau des peuplements piscicoles des stations retenues pour cette étude.
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