Dans le cadre des études préalables au Contrat des Rivières du Mâconnais, les Fédérations de Saône-et-Loire et du Rhône pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique se sont associées pour réaliser un diagnostic de l’état des peuplements piscicoles et astacicoles des cours d’eau du Mâconnais.
Des inventaires piscicoles (pêches électriques) et astacicoles (écrevisses) ont été réalisés en 2009 sur les cours d’eau du bassin de la Petite Grosne, de la Mouge, de la Bourbonne et de la Natouze. Des sondes thermiques avaient aussi été posées pendant la période estivale sur les rivières pêchées, la température étant un paramètre de premier ordre expliquant la répartition des poissons.
Cette étude a montré que, de manière générale, les espèces les plus sensibles vis-à-vis de la température, de la qualité d’eau et/ou des habitats sont les plus impactées : ainsi les populations des espèces de truite fario, chabot, lamproie de planer, vairons se retrouvent fréquemment absentes ou en sous-abondance. Au contraire, certaines espèces plus tolérantes vis-à-vis des dégradations du milieu sont favorisées : ainsi les populations de loche franches, de blageons, de chevesnes, de goujons, … se retrouvent fréquemment en surabondance. On constate aussi souvent la présence d’espèces des eaux calmes et chaudes qui sont totalement inattendues dans ce type de cours d’eau : brèmes, rotengle, poisson chat, perche soleil, … Dans quelque cas, la dégradation des cours d’eau est telle que même ces espèces tolérantes disparaissent. Les secteurs préservés sont rares et situés généralement dans les parties amont, en dehors des secteurs urbanisés et viticoles.
L’étude des populations d’écrevisse à pieds blanc a mis en évidence la très forte régressionde cette espèce dans les rivières du mâconnais. Réfugiées sur les petits affluents et les zones amont, ces populations relictuelles sont globalement peu étendues, morcelées et séparées les unes des autres par des barrières physiques et chimiques. Au total, 5 populations d’écrevisses à pieds blancs sont aujourd’hui connues dans le mâconnais.
La qualité de l’eau apparait comme le facteur limitant le plus impactant : assainissement dans les villages des têtes de bassin, rejets d’origine viti-vinicoles, … Il ressort aussi de l’analyse que la ripisylve, élément essentiel au maintien de la qualité des habitats, est globalement altérée sur les têtes de bassin. Les prospections de terrain ont aussi permis de constater à quel point la segmentation des cours d’eau pouvait être importante sur les rivières du mâconnais : 263 ouvrages contraignent la libre circulation piscicole. Enfin, nombreux sont les petits cours d’eau qui ont été anciennement déviés et qui présentent aujourd’hui des caractéristiques habitationnelles peu favorables aux populations de poissons.
Pour remédier à l’ensemble des ces perturbations, un programme d’action ambitieux a été établi. Ainsi, il a été proposé la restauration de 56 kilomètres de ripisylve, l’aménagement ou l’effacement de 76 obstacles transversaux (barrage) et 10 actions ciblées de restauration de l’habitat de cours d’eau déviés ou busés. L’ensemble de ces actions doivent contribuer à améliorer les fonctionnalités écologiques, physicochimiques et géomorphologique des rivières et ruisseaux du mâconnais ainsi que la connaissance de ces milieux.
L’étude complète peut-être téléchargée en suivant ce lien