Sur les têtes de bassins versants, dans les secteurs où l’élevage bovin est bien développé, la végétation rivulaire a très souvent été supprimée. Les petits cours d’eau qui s’écoulent en milieu de prairie sont alors devenus très vulnérables. Piétinés par le bétail et dépourvus de ripisylve, ces petits milieux aquatiques ont connu une dégradation généralisée (eau et habitat).
La ripisylve est une composante qui structure fortement les milieux aquatiques, ses rôles sont multiples. Elle joue tout d’abord le rôle de protection thermique, facteur primordial sur les cours d’eau de tête de bassin. Mais les boisements de berges ont bien d’autres fonctionnalités. Ces derniers fournissent une grande quantité d’abris (systèmes racinaires et encombres) essentiels à la faune aquatique et notamment à la faune piscicole. Ils garantissent également le maintien des berges ce qui permet la présence de sous-berge, constituant des zones refuges supplémentaires. Ils représentent par ailleurs une ressource trophique pour de nombreux invertébrés et par conséquent pour les poissons qui s’en nourrissent (litière, bois mort). Enfin la végétation rivulaire joue un rôle important d’autoépuration de l’eau piégeant et assimilant les matières fines et matières polluantes provenant des versants ; autant de points positifs pour la qualité de l’eau.
L’absence de ripisylve est aussi étroitement liée à l’absence de clôture en bordure des ruisseaux. Bovins et autres animaux d’élevage broutent alors toutes les jeunes pousses se développant sur les berges. De plus la stagnation des animaux sur les berges et dans le lit du cours d’eau entraine un piétinement fort duquel découle tout en ensemble de problématique : réduction du potentiel d’accueil par destruction des habitats de sous-berge et du lit, apport excédentaire et colmatage des substrats naturels…
Dans ce contexte, la Fédération de Saône-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a souhaité s’inscrire dans une démarche de restauration des ripisylves sur certains ruisseaux de tête de bassin du secteur Morvan.
Ainsi, sur le ruisseau des Vernottes, commune de la Grande Verrière, 500 mètres linéaires de berge ont été restaurés à l’automne 2014. Les travaux ont consisté en la pose d’une clôture, la plantation d’une quarantaine d’arbres et la stabilisation de certaines berges très érodées au moyen des techniques végétales.
Ces travaux réalisés, il était important de prévoir un suivi technique pour mesurer et quantifier les évolutions physiques et biologiques du site.
En caractérisant, l’évolution des quantités d’abris, des faciès d’écoulement, de la température et des populations piscicoles sur les portions où la Fédération a entrepris des travaux de restauration de la ripisylve, nous espérons ainsi sensibiliser les riverains, les pêcheurs, les exploitants agricoles et les autres usagers sur l’intérêt de revoir les arbres s’implanter plus massivement sur les berges de cours d’eau.
Vous trouverez le rapport de l’état initial du suivi technique en suivant ce lien : rapport_suivi_etat_initial_vernottes